Les Espèces Prédatrices :
Un prédateur est un organisme vivant qui tue des proies pour s'en nourrir ou pour alimenter sa progéniture. La prédation est courante dans la nature où les prédateurs jouent un rôle prépondérant dans le maintien des équilibres écologiques.
La prédation est à distinguer de la nécrophagie, qui consiste à se nourrir d'un animal déjà mort, ou du parasitisme, qui en général ne requiert pas la mort de l'animal consommé.
Dynamique des systèmes prédateurs-proies
Les relations entre proie et prédateur déterminent le fonctionnement et l'organisation des réseaux alimentaires dits « réseaux trophiques » (ou pyramides alimentaires), avec à leur sommet des prédateurs dits « absolus » (ceux qui ne sont pas eux-mêmes la proie d'autres prédateurs).
Les prédateurs influent sur la dynamique prédateurs/proies et donc sur les populations des proies. Ils contribuent à maintenir l'équilibre biologique des écosystèmes et influent indirectement sur le paysage et les habitats naturels. C'est pour protéger les arbres qu'on a réintroduit en 1994 des loups d'Alberta dans le Parc national de Yellowstone afin qu'ils régulent les populations de wapitis et autres grands herbivores qui étaient devenues assez importantes pour mettre en péril la forêt (par consommation des jeunes plants, écorçage… et surexploitation du milieu).
La dynamique de l'évolution des effectifs relatifs d'un système proie/prédateur est un sujet complexe. Même le modèle le plus simple, basé sur l'équation logistique, comporte des développements très poussés sur le seul plan mathématique.
Prédateur et déprédateur
Le terme de prédateur est à ne pas confondre avec la notion de déprédateur, qui désigne un animal qui commet des dégâts sur une plante ou des denrées, le plus souvent dans le but de se nourrir et parfois pour marquer son territoire.
Type de prédateurs
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Les prédateurs généralistes
Ils se nourrissent d'un large éventail de proies, leur population est relativement stable, et ils contribuent à exercer un contrôle continu sur le niveau des populations de proies.
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Les prédateurs spécialistes
Ils se nourrissent d'une ou d'un petit nombre d'espèces (ex : Chouette arctique et lemmings). Chez les mammifères, les véritables prédateurs spécialistes semblent rares ; Le putois (Mustela putorius) est par exemple considéré comme « un prédateur spécialiste régulier du lapin et un prédateur temporaire des petits rongeurs ». Ce type de prédateur est souvent apparemment spécialiste d'une espèces quand celle-ci est très abondante (ex : hermine face au campagnol), et il diversifie ses proies en cas de nécessité.
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Les prédateurs nomades
A la différence de la murène qui passe sa vie au même endroit, certains requins et d'autres prédateurs spécialistes font des milliers de km à la recherche de proies dispersées ou en migration. Sur terre, ainsi des loups suivent les troupeaux de caribous ou des hyènes et des lions suivent les migrations de troupeaux de gnous : Les prédateurs nomades qui se déplacent là où leurs proies sont les plus abondantes ou suivent leurs migrations saisonnières sont supposés mieux contribuer à la stabilisation des populations-proies dont ils vivent.
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Les micro-prédateurs
Terme parfois employé dans certains contextes pour désigner les espèces prédatrices de petite taille (musaraigne, etc.) ou des espèces de petites taille par rapport à celle de ses proies dont il se nourrit en s'attachant à ces dernières (ex : tiques, moustiques...).
Remarques :
Quand une espèce de prédateur est introduite hors de son milieu d'origine, si elle s'adapte à son nouvel environnement, elle peut parfois devenir une espèce exotique envahissante ; ce fut le cas par exemple de la perche du Nil (prédateur généraliste) introduite dans certains lacs africains où elle a entraîné la disparition de plusieurs espèces. Il en va de même pour le chat domestique (prédateur généraliste) introduit dans certaines îles.
Dans le contexte utilitaire de la lutte intégrée, on distingue parfois une prédation de choc et de fond ; ainsi Anthocoris a un comportement de prédateur de choc sur les populations larvaires de psylle du poirier (Psylla pyri) qu'il cible spécifiquement, alors que les miridés ou les forficules jouent un rôle de prédateurs de fond en s'attaquant aussi à d'autres espèces. L'effet de prédation « de choc » est recherché dans par la lutte biologique contre les déprédateurs en favorisant le maintien et de développement in situ d'organismes prédateurs, parasites et parasitoïdes de ces ennemis des cultures.
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L'homme
Depuis qu'il a maîtrisé l'agriculture et l'élevage, l'homme n'a que peu recours à la prédation pour se nourrir - à l'exception notable du cadre de la pêche en mer et moindrement de la chasse (la recherche de viande de brousse reste une activité importante dans certains pays (y compris pour l'approvisionnement urbain), et il reste quelques populations autochtones vivant essentiellement de la chasse et/ou de la pêche).
Il n'en reste pas moins capable, si nécessaire (ou s'il le souhaite, dans le cadre de la pêche ou de la chasse sportives ou de loisir), de tuer n'importe quelle espèce animale et de consommer sa chair. Inversement, aucune espèce animale, dans des conditions normales, ne s'attaque à l'homme pour se nourrir. L'homme est donc parfois considéré comme le superprédateur ultime.
SUPERPRÉDATEURS