Qu’est-ce que la biodiversité ?
La biodiversité, ou diversité biologique, peut se définir comme l’ensemble des êtres vivants, de leur matériel génétique, et des complexes écologiques dont ils font partie (Lévêque 1997). Dans une flaque d’eau croupie, sous l’écorce d’un arbre, dans l’air que nous respirons, au cœur d’une haie, en ville ou à la campagne, sur le bord des
routes, visible à l’œil nu ou microscopique… la biodiversité s’illustre partout dans notre environnement.
La biodiversité peut être présentée comme étant l’ensemble des espèces vivantes (champignons, végétaux, animaux, bactéries…), de leur matériel génétique et de leurs habitats dans toutes leurs manifestations et leurs relations.
Les niveaux classiques de la biodiversité :
Elle se manifeste à tous les niveaux d’organisation du monde vivant, de sorte que l’on distingue habituellement,
dimension essentielle du monde vivant, la biodiversité peut se définir à trois échelles différentes.
La diversité écosystémique qui implique la variété des milieux et des habitats dans lesquels différentes communautés d’espèces sont appelées à vivre et à évoluer. La diversité des écosystèmes contribue à la richesse du vivant.
C’est celle qui existe à l’échelle de grands espaces aussi bien à l’intérieur d’un écosystème (entre les éléments qui le composent) qu’entre les différents milieux (ou habitats) occupés par les êtres vivants. Ces écosystèmes sont aujourd’hui plus ou moins modifiés par l’homme : il reste encore quelques milieux peu modifiés, dits « naturels » (hautes montagnes, abysses, certaines grottes …), beaucoup le sont au contraire fortement (tous les milieux cultivés, nos forêts tempérées, la plupart des cours d’eau…) et certains habitats sont même complètement artificiels (les villes, certains plans d’eau …).
La diversité spécifique qui prend en compte le nombre d’espèces qui peuple un même milieu. On estime ainsi que le nombre d’espèces à découvrir (des dizaines de millions) reste très largement supérieur à celui qui est déjà répertorié (un peu plus 1,5 M). La diversité des organismes : c’est principalement celle des espèces, mais aussi celle qui existe au sein d’une espèce (diversité interindividuelle) et encore entre les branches supérieures de la classification des organismes (familles, classes …).
La diversité génétique c’est l’ensemble de l’information génétique contenue dans tous les êtres vivants qui se définit par la variabilité du patrimoine génétique des individus au sein d’une même espèce. Une seule modification au niveau d’un gène peut entraîner des variations biologiques. Base du processus d’adaptation face aux changements environnementaux, elle est le meilleur garant du maintien et de l’avenir d’une population et d’une espèce.
INTERACTIONS ET MENACES
Dans un écosystème quel qu’il soit, chaque espèce a un rôle à jouer. Si l’une d’entre elles vient à disparaître, c’est l’ensemble des réseaux complexes entre espèces et milieux, et entre les espèces elles-mêmes, qui en est affecté.
L’espèce humaine est d’ailleurs pleinement impliquée dans ces relations au même titre que toutes les autres.
"Tout être a le droit de vivre !"
On ne peut justifier de la préservation des espèces en fonction des seuls bénéfices qu’elles sont censées procurer.
Résultat d’une longue évolution biologique, chaque être sans distinction a le droit de vivre !
Indéniablement lié au monde du vivant, l’homme a le devoir de veiller à la préservation des espèces avec lesquelles il partage la planète.
"Assurer l’existence des générations actuelles et futures"
Patrimoine collectif, la biodiversité contribue à assurer l’existence des générations actuelles et futures de l’espèce humaine en répondant à ses besoins les plus élémentaires (alimentation, ressources énergétiques, traitements médicaux, matières premières…). Au-delà de ces aspects tangibles, la nature influe directement sur notre perception culturelle, esthétique et spirituelle du monde à travers les paysages, les lieux de quiétude et le spectacle sans cesse renouvelé qu’elle nous offre.
"Un équilibre fragile"
Toute modification, dégradation, disparition d’un des éléments qui compose les écosystèmes, les espèces ou les gènes, représente un péril pour la biodiversité. A ce titre, le développement exponentiel des activités humaines ou leur mutation n’est pas sans conséquences. Ainsi, l’introduction d’espèces exotiques envahissantes, les changements climatiques, la pollution, la modification des habitats et la surexploitation sont parmi les principales menaces qui pèsent sur le vivant. Si la tendance actuelle ne s’infléchit pas, plus de 30 000 espèces végétales
et plus de 5 000 espèces animales sont appelées à disparaître dans un laps de temps relativement court.
L’érosion de la biodiversité n’est pas un phénomène inéluctable s’il existe une réelle volonté collective et individuelle de modifier le cours des choses. Étant l'essence même de la vie, le devenir de la biodiversité se
révèle à la fois comme un élément incontournable de tout projet de société et comme un enjeu planétaire.
Pour bien protéger la nature, il faut la connaître.
Notre savoir sur la flore et la faune indigènes est menacé, pourtant, nous ne pouvons nous passer des connaissances pointues des spécialistes qui étudient les différents groupes d'organismes. Leur expertise, acquise au fil de longues années de pratique, associée à leurs connaissances approfondies de la biologie des groupes qu'ils étudient, constituent les bases sur lesquelles sont fondés nos efforts pour protéger et préserver la biodiversité.
Ce site présente l'offre des connaissances de base à l'éducation de la nature destinés aux personnes désirant se former en tant que novice ou généraliste de la faune et de la flore.
Écosystème et biodiversité, un lien indéfectible
L’écosystème est l’ensemble qui regroupe, d’une part, la communauté des vivants, appelée « biocénose » (animaux, plantes, micro-organismes), et, d’autre part, l’environnement géologique, pédologique1 et atmosphérique, autrement dit le biotope (climat, roches, relief…). Fonctionnant selon un équilibre précis, l’écosystème peut être perturbé si l’une de ses composantes varie.
L’ensemble des espèces animales d’un écosystème déterminé constitue la faune ; quant à la flore, elle englobe
toutes les espèces végétales peuplant un écosystème donné.
Manger et être mangé
Au sein des écosystèmes, les espèces sont organisées en chaînes alimentaires, aussi appelées chaînes trophiques.
Dans ces chaînes, chacune des espèces des niveaux supérieurs dépend des espèces des niveaux inférieurs.
Les niveaux inférieurs apportent aux niveaux supérieurs énergie et éléments chimiques nécessaires à leur développement. Compte tenu de cette interdépendance, il est important que la biodiversité soit assurée pour préserver l’équilibre des chaînes trophiques et, par conséquent, de l’écosystème.
Par exemple, la biodiversité joue un rôle primordial dans la survie de nombreuses espèces de plantes (base de la chaîne trophique).
Certaines variétés ne peuvent se reproduire que par l’intervention d’une espèce bien précise d’insectes, qui assure la pollinisation. La disparition de l’insecte en question entraîne la disparition de cette espèce végétale et le bouleversement de la chaîne trophique.